James Taylor se penche sur sa carrièreAustralian Broadcasting CorporationBroadcast: 31/03/2010Reporter: Kerry O'Brien (traduction Samuel Légitimus)
Le légendaire singer songwriter James Taylor s’entretient avec Kerry
O'Brien sur sa vie et sa carrière. Taylor est actuellement en tournée en
Australie avec Carole King.Video Windows Media
Interview étendue with James Taylor
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Transcription
KERRY O'BRIEN, Présentateur: James Taylor a connu une ascension dans le monde de la musique à la fin des années 60 après avoir été lancé par les Beatles, créant un lien puissant avec un gros morceau de la génération du baby-boom. Il a récolté cinq Grammy Awards et 40 disques d’or, de platine et multi-platine. En 2000, il a été intronisé au Rock 'n' Roll Hall of Fame, à la fois en tant que chanteur et compositeur. Des chansons comme «Fire and Rain», «Sweet Baby James» et «Carolina in my Mind» résonnent encore aujourd'hui, et tout au long des années 70, lui son épouse et collègue la chanteuse Carly Simon furent les enfants chéris de la scène musicale américaine.
Mais alors même que cette époque représentait un moment extrêmement productive musicalement pour Taylor, il était également bien sur le chemin de la toxicomanie grave et de l'auto-destruction. Il a tourné le dos à cette vie il ya 27 ans, vit un nouveau mariage heureux avec deux jeunes enfants et, à 62 ans, il tourne actuellement en Australie avec une autre ancienne collaboratrice, Carole King, - (rappelez-vous le glorieux album «Tapestry»). J’ai eu l’opportunité de parler avec lui à Brisbane aujourd'hui .
James Taylor, Quel effet cela fait d’être un des chanteurs – des artistes - les plus durables de votre génération, en particulier en tant que singer-songwriter?
JAMES TAYLOR, singer-songwriter: Vous savez, c'est une sorte de surprise. Je pense que beaucoup de gens sont étonnés que je sois toujours là, vous savez, cependant - que je ne bouffe pas les pissenlits par la racine, comme on dit. Parce que je n'ai jamais pensé atteindre l’âge de 62 ans et être toujours sur la route. Mais j'aime ça. Alors - et puisque le temps passe je me sens de plus en plus une sorte de bienheureux, reconnaissant d'être encore capable de le faire 'car c’est un genre merveilleux de condition en fin de parcours. C'est génial.
KERRY O'BRIEN: Vous avez chanté aux Oscars cette année dans la section « hommage à ceux qui dans l’industrie du cinéma sont décédé l'année dernière ». Vous avez eepris «In My Life » des Beatles. C'est une chanson très évocatrice. "Il y a des endroits dont je me souviendrai toute ma vie, certains pour toujours, pas pour le mieux, certains ont disparu et certains restent." Cela doit avoir un écho aussi bien pour vous que pour d'autres.
James Taylor: Oui. Je veux dire, au fil du temps, vous savez, vous commencez à perdre des gens. Même pour moi à 62 ans, il y a beaucoup de gens qui ont disparu et il y avait beaucoup de genres de pratiques à haut risque qui font de ce show business et du rock 'n' roll quand j'étais plus jeune et qui ont pris un beaucoup de gens. Alors oui, elle est évocatrice, cette chanson, et il est drôle d’imaginer les Beatles en train d’écrire cette chanson alors qu’il entraient dans le vingtaine.
KERRY O'BRIEN: Bien sûr, votre carrière discographique a été lancée, en 1968, sur le label Apple des Beatles. Vous avez déclaré depuis : «C'était comme si quelqu'un avait ouvert une porte et le reste de ma vie était de l'autre côté." Quelles ont été vos souvenirs durables de l'époque, de cette année-là?
James Taylor: Eh bien, ce fut incroyable, vraiment. Je veux dire, c'est en quelque sorte la mère de toutes les opportunités, pour un - je veux dire, les Beatles en 68 étaient pratiquement au sommet de leurs compétences. Sergent Peppers était sorti un an et demi avant, ils étaient en train d’enregistrer l'Album Blanc et j'utilisai le même studio qu’eux, je profitai du temps où il s ne l’utilisaient pas, c’est à dire, les pauses entre les sessions d'enregistrements. Je venais donc écouter ce qu'ils venaient d’enregistrer – « Hey Jude » ou « Rocky Raccoon »… et puis de temps en temps, Paul et George restaient et jouaient sur un morceau de mes morceaux...
KERRY O'BRIEN: Alors, quel impact cela a t-il eu sur vous, d’après vous?
James Taylor: Ce fut une validation.
KERRY O'BRIEN: Puis vint « Fire and Rain » avec ces mots d'ouverture, "Juste hier matin ils m'ont appris que tu étais partie." Ces paroles deviennent d'autant plus obsédantes lorsque vous découvrez l'histoire derrière celles-ci, et je sais que vous avez parlé de cela avant, mais pouvez-vous décrire brièvement les circonstances qui ont conduit à composer « Fire and Rain »?
James Taylor: Eh bien, quand j'étais à New York au sein du groupe « Flying Machine », j'ai eu une petite amie. J'étais un garçon de la campagne venus en ville et, vous savez, il s’est trouvé - Susie et moi étions très proches. Et puis, je suis allé en Angleterre. Elle s'est suicidée après - elle avait des problèmes terribles avec sa famille. On l'avait en fait interné afin de garder le contrôle sur elle. Sincèrement, cela n’était pas nécessaire. Mais ils l'ont fait interner dans un asile de l'État et elle a fini par se tuer, alors ...
KERRY O'BRIEN: Mais pendant plusieurs mois vous n’avez rien su à ce sujet….
James Taylor: Oui. Mes amis – j’étais en train d’enregistrer cet album avec les Beatles et ils ne voulaient pas faire éclater ma bulle. "Attendons jusqu'à ce que la chose soit dans la boîte, puis nous pourrons lui apprendre la nouvelle." Et c'est de cette manière que le premier verset est survenu.
Le second couplet a été écrit dans un lieu de récupération, une sorte de centre de réhabilitation pour les - un lieu de désintoxication dans l'ouest du Massachusetts, tout près de là où je vis aujourd’hui, et c'était en quelque sorte au sujet de ce chapitre. Et puis, vous savez, le troisième couplet était sur un genre de regard sombre pour tenter de me reprendre et de repartir.
KERRY O'BRIEN: Croyez-vous que votre attirance pour la drogue, à cette époque était liée de quelque façon, à vos luttes antérieures contre la dépression?
James Taylor: Oui, je crois que je cherchais toujours à pratiquer une automédication, vous savez, en essayant de me réparer par moi-même. Et ...
KERRY O'BRIEN: Mais vous guérir de la dépression ou de quelque chose de plus profond que cela?
James Taylor: Eh bien, je pense que la dépression est aussi un symptôme.
KERRY O'BRIEN: C'est un symptôme, en effet.
James Taylor: La dépression est une réaction à quelque chose qui - c'est, au fond, une panne, vous tombez en panne.
KERRY O'BRIEN: Vous avez dit à propos de votre dépendance, "La chose au sujet des drogues avec moi, c'est que celles-ci sont en fin de compte ennuyeuses et quand elles ne sont pas ennuyeuses, il s’agit un accident humiliant ou stupide. A la fin, c’était tout simplement trop étroit. Je me sentais comme si je vivais sur un timbre-poste. " Si la drogue n'est qu’abrutissante, pourquoi a-t-elle une telle emprise sur des personnes, pendant si longtemps, voire jusqu'à ce qu'ils meurent?
James Taylor: La clé pour un toxicomane est de savoir quel niveau de soulagement il estime avoir atteinte lors de sa première découverte de la drogue de son choix. Lorsque cela fonctionne vraiment pour lui, il doit faire attention au point de non retour parce que vous allez tenir le coup jusqu'à la… vous serez le dernier à reconnaître qu’il faut vous en débarrasser.
KERRY O'BRIEN: Mais vous avez rompu avec cela.
James Taylor: Oui, je l’ai fait. J'ai trouvé une autre façon et il m’a fallu… ça a été…- vous savez, ces choses ont tendance à fonctionner dans les familles. Si c’est inné ou acquis, on l’ignore encore, mais à mon avis ce doit être un peu des deux. Mais c'est une impasse. On vit le même jour encore et encore et celui-ci est de plus en plus douloureux. J’ai vu l’alcool emporter mon frère et j’ai été témoin de ce que l’alcool restreignait le potentiel de mon père et sa prise avec la réalité - et ma drogue de choix était si illégale et si dangereuse que - et aussi tellement abrutissante, tellement puissante, que j'ai vraiment - j'avais juste besoin de passer à un autre chapitre dans ma vie. À l'âge de 35 ans que je n'étais pas prêt à en supporter davantage.
KERRY O'BRIEN: Vous êtes réticent à parler de votre première femme, Carly Simon, ce que je respecte, mais pouvons-nous parler un peu de votre musique ensemble?
James Taylor: Bien sûr.
KERRY O'BRIEN: Parce que pendant un temps vous étiez le couple de singers-songwriters préféré de l'Amérique, pour ne pas dire du monde.
James Taylor: Je suis heureux de parler de Carly.
KERRY O'BRIEN: Alors, quelle importance à représenté cette partie de votre vie? Cela a dû très dévorant.
James Taylor: Oui, en effet, et - mais c'était un mariage très publique et très - vous savez, pour moi c'était juste prématurée. Ce n’avais aucun droit de faire ça - cela m'étonne vraiment que les gens se marient dans leur vingtaines. Je veux dire, que savez-vous?
KERRY O'BRIEN: Très peu.
James Taylor: Non, c'était juste une sorte de – c’est condamné en quelque sorte Je veux dire, vraiment, c'était juste - j'étais inapte à être un mari et un père et nous ...
KERRY O'BRIEN: Cela doit doit être une chose très difficile à dire et à reconnaître.
James Taylor: Oui et non. Il n'est pas difficile de le dire. C'est juste manifestement vrai.
KERRY O'BRIEN: Il y a une autre chanson de route sur l’album « October Road » intitulée Traveling Star » vous avez écrit sans doute sur la vie en tournée, où vous dites que revenir la maison était comme aller en prison, « les draps, les couvertures, les bébés et tout ça. Ce sentiment ne vous a pas empêche de vous remarier à nouveau, - les draps, les couvertures, les bébés et tout ça, avec bonheur.
James Taylor: Eh bien, non, je pense que quand un homme se lie avec une femme, le beau sexe, si elle veut se marier, eh bien, vous ne faites pas le poids.
KERRY O'BRIEN: Et maintenant vous êtes de retour sur la route avec Carole King. Elle parle très tendrement de la manière dont vous l’avez convaincu, elle compositrice timide dans les coulisse, a venir vous rejoindre sur la scène du Troubadour de Los Angeles, en 1971 et cela a changé sa vie. De quelle manière vous en souvenez-vous?
James Taylor: Carole était en stand by. Cette mode des singers songwriters avait en quelque sorte passé avec Dylan, Woody Guthrie, de mon point de vue. Mais il était temps pour Carole de faire sa marque et de se faire connaitre.
KERRY O'BRIEN: Mais cette fameuse soirée, at-il été difficile de la convaincre de jouer? Cela a-t-il été un processus graduel ou vous êtes-vous contenté de la pousser doucement dans le dos?
James Taylor: Il est vrai que le Troubadour a été l'une des premières fois où elle était effectivement programmé en tant que première partie, mais la toute première fois où elle est montée sur scène dans le cadre de mon set et a chanté Upon The Roof ce fut à Queens College. Et, elle était… elle était très timide et - mais, vous savez, la musique prend le dessus et les chansons qu'elle écrit sont ses véhicules, vous ne pouvez pas perdre. Une fois que vous grimpez dedans c'est une sorte de « On est parti ! ».
KERRY O'BRIEN: Alors, qu’est-ce que ça fait de voyager avec elle aujourd’hui, après toutes ces années?
James Taylor: C'est comme revenir en arrière. Chaque fois que Carole et moi nous rencontrions, nous disions: «Il nous faut le faire à nouveau. On doit y aller Il nous faut réitérer l’expérience" Et puis enfin, elle est venu à moi un jour et m’a lancé: «Eh bien, si nous voulons le faire, nous ferions mieux de le faire maintenant."
KERRY O'BRIEN Vous devez avoir chanté « You've Got a Friend » des centaines de fois, mais autant en duo avec Carole King.
James Taylor: C'est exact. Comme je l'ai souvent dit, j'ai voyagé à travers le monde grâce à cette chanson. Je l'ai chanté, soir après soir. Alors, il est bon de la chanter à nouveau avec Carole.
KERRY O'BRIEN: Les salutations continuent de tomber. Il n’y a pas si longtemps depuis votre dernier Grammy et votre intronisation au Hall of Fame à la fois en tant que chanteur et en tant que compositeur, Alors si vous avez vraiment eu une vie heureuse.
James Taylor: Sentir la gratitude et la chance incroyable d’être toujours là et d’être en mesure de tourner et de jouer cette musique tous les soirs, non, j’ai vraiment une vie heureuse - la reconnaissance est la bonne attitude et je vais probablement conclure avec cette platitude.
O'BRIEN KERRY: (Rires). James Taylor, Merci beaucoup de vous être entretenu avec nous. Merci.
James Taylor: Merci, Kerry.
KERRY O'BRIEN: Il y a quatre autres concerts de James Taylor-Carol King à Brisbane, a Hunter Valley et à Sydney.