LED ZEPPELIN
Incroyable envolée de virtuosité
Philippe Rezzonico
Le Journal de Montréal
Incroyable envolée de virtuosité
Philippe Rezzonico
Le Journal de Montréal
On avait crainte que ça soit un peu trop nostalgique et très inférieur au légendaire passé. Oubliez ça. Le groupe qui s'est présenté hier soir sur la scène de l'aréna 02 a conjugué au présent et Led Zeppelin a fait un retour aussi triomphant que triomphateur.
À 21 heures tapant, une vidéo de 1973 qui soulignait l'arrivée de Led Zep à Tampa était présentée dans une image informatique rappelant une vieille télé. Dès que les lumières se sont éteintes, deux coups de batterie lourds se sont fait entendre et Led Zeppelin a lancé Good Times Bad Times.
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L'image de Led Zeppelin reformé était nostalgique et actuelle. Robert Plant, toujours crinière au vent, est étonnamment longiligne, mais affiche ses rides; Jimmy Page, presque aussi mince qu'à 20 ans, assume ses cheveux blancs; et Jones a l'air d'un universitaire de 41 ans.
Curieusement, en raison de sa calvitie, c'est Jason Bonham, fils de feu John, qui a l'air le plus vieux... à 41 ans.
Les applaudissements qui ont suivi Good Times Bad Times étaient eux aussi nostalgiques.
Dès Ramble on, on a senti que Led Zeppelin voulait conjuguer au présent. Cette dernière était offerte avec un tempo ralenti en regard de l'original, signe que Led Zep n'allait pas faire dans la redite.
Ceux qui ont déjà vu Led Zep dans leur jeunesse pourront mieux mesurer que moi l'écart avec le passé (je n'étais pas au Forum en 1975, trop jeune), mais Led Zeppelin 2007 a un degré de virtuosité qui fait honte à des groupes deux fois plus jeunes.
Virtuosité intacte
Le triplé de For Your Life - de l'album Presence, dont il s'agissait «de la première aventure sur scène», a dit Plant -, Trampled Under Foot et Nobody's Fault But Mine a été surréaliste. Plant était déchaîné, tournoyait et poussait sa voix comme dans le temps, Page faisait des «wah-wah» déments avec ses guitares et Jones était impérial aux claviers.
meilleur groupe rock du monde. Sidérant de cohésion et de virtuosité.
Plant a évoqué les influences de certains artistes (Robert Johnson, Staples Singers), a parlé de John et de Jason, «qui est comme son père»,et a joué des chansons «qu'on devait faire». Du nombre, Dazed and Confused a été un grand moment, avec Page qui s'est payé un solo à l'archet de cette version humaine... de 11 minutes.
Et pour cet autre retour en cette année de retours (Genesis, The Police, Van Halen), personne ne va pouvoir dire, «oui, mais...».
Il n'y a pas de mais. Hier, Led Zeppelin a repris son envol et les quatre gars qui étaient sur scène avaient bel et bien pour noms Plant, Page, Jones et Bonham. Triomphe.
Bon avant, pendant et après!
Contents, les fans de Led Zeppelin qui avaient déboursé une fortune pour des billets? Très, très contents. Avant, pendant et après.
Autour et dans le O2, il régnait la même atmosphère que la veille dans les pubs qui avaient organisé des événements Zeppelin, comme au Pilot Inn, où se retrouvaient le biographe de Led Zeppelin, David Lewis, le groupe de reprises Led Zep Again et des fans de la Californie, de la Suède, de l'Écosse et même José, venu du Salvador.
Partout, c'était les Nations unies, les fans provenant d'un peu partout
sur la planète.
Avant, personne ne s'impatientait dans la queue pour obtenir son billet (trois heures), un t-shirt (une heure) ou aller aux toilettes (30 minutes). Pendant, c'était encore mieux. La ligne furieuse de Black Dog a vraiment lancé le party et a dissipé tous les doutes auprès des fans qui répondaient aux "ahh-ahh" comme si c'était la première fois.
Pour bon nombre de gens, c'était effectivement la première fois.
Plant avait la voix, Page, le doigté, Jones, la constance, et fiston Jason frappait comme une machine. Vous allez en voir des bouts dans YouTube ce matin, constatant que le micro de Plant était souvent dissonant et a torpillé toutes les bandes pirates. Les gars vont vraiment devoir faire une tournée...
Les fans ont été transportés par les classiques. L'immense Stairway to Heaven a eu droit à une première version avec des cellulaires à la place des briquets, un fan ivre a failli tomber dans les marches durant Dazed and Confused, on a senti de la dope durant Since I've Been Loving You malgré l'interdiction de fumer dans la section 110 (torride), alors que No Quarter et Kashmir ont déchaîné les passions.
Hystérie.
Jamais vu autant d'hommes d'âge mûr être au bord des larmes et de l'hystérie, mais jamais vu autant de jeunes (20, 25 ans) hurler comme si le band devant eux en était un de leur génération. Quand Whole Lotta Love et Rock and Roll ont torché l'aréna, on a assisté à l'un des plus grands moments d'unanimité générationnelle de l'histoire de la musique.
Lors du salut final, quand les lettres géantes LED-ZEPPELIN sont apparues sur l'écran face au parterre le plus tassé que je n'ai jamais vu de ma vie de critique musical, Jason Bonham s'est avancé et s'est mis à genoux devant ses trois copains - qui affichaient un plaisir fou à jouer ensemble -, qui l'ont sommé de se relever et de se joindre à eux. Image fabuleuse d'un show résumé par un fan après coup:
"Je pensais être mort et rendu au paradis. "
En effet, hier, l'escalier en route vers le paradis, il s'amorçait à l'aréna O2.
* * *
CE QU'ILS ONT CHANTÉ:
1 > Good Times Bad Times
2 > Ramble on
3 > Black Dog
4 > In My Time of Dying
5 > For Your Life
6 > Trampled Under Foot
7> Nobody's Fault But Mine
8 > No Quarter
9 > Since I've Been Loving You
10 > Dazed and Confused
11 > Stairway to Heaven
12> The Song Remains the Same
13 > Misty Mountain Hop
14 >Kashmir
15 >Whole Lotta Love
16 > Rock and Roll
1 > Good Times Bad Times
2 > Ramble on
3 > Black Dog
4 > In My Time of Dying
5 > For Your Life
6 > Trampled Under Foot
7> Nobody's Fault But Mine
8 > No Quarter
9 > Since I've Been Loving You
10 > Dazed and Confused
11 > Stairway to Heaven
12> The Song Remains the Same
13 > Misty Mountain Hop
14 >Kashmir
15 >Whole Lotta Love
16 > Rock and Roll
UN P'TIT T-SHIRT AVEC ÇA?
LONDRES | Acheter un souvenir était presque un chemin de croix, à l'aréna O2, qui ne dispose que d'un unique kiosque - géant - à l'entrée du complexe. Ledit kiosque, il a ouvert à 11h15 du matin hier, près de six heures avant le début des performances! Les fans devaient néanmoins attendre une bonne heure avant de mettre la main sur les trois t-shirts commémoratifs (45 $), le programme (35 $) et l'affiche officielle limitée à un tirage mondial de 1200 exemplaires qui était vendue 60 livres sterling, soit environ 130 $ canadiens.