Je vous propose ma traduction de cet excellent article sur l'odyssée de l'amie Kate Taylor qui célèbre cette année le 50e anniversaire de la sortie de son premier album mythique SISTER KATE avec un nouvel album qui incluera certains des protagonistes d'alors: le producteur Peter Asher et les musiciens-phares Danny Kortchmar (guitare), Leland Sklar (basse) et Russ Kunkel (à la batterie)
A précommander ici https://katetaylor.com/product/pre-order-kates-new-album-coming-spring-2021/?fbclid=IwAR2NajSKNCzl9k_Z_0kBnhjCrwfnIL0vwzvRlKxddVBAYTKvHjGe2Rl2jP0
LE RETOUR DE SISTER KATE
Il y a cinquante ans, la sœur de James Taylor sortait son premier album Sister Kate puis, rapidement, elle disparut de la scène musicale. Aujourd’hui, des décennies après avoir troqué la célébrité du rock contre la vie de famille dans un tipi, Kate Taylor est de retour.
• par David Browne – Rolling Stone 1er avril 2021
original article here: https://www.rollingstone.com/music/music-features/kate-taylor-james-taylor-sister-kate-interview-1141206/amp/?fbclid=IwAR1Ms_R4DQ3uYQJbPma1VjwXqC08tuTWjP8-BnB1KGUYgtdfbO62kJMiJ94
Cinq décennies plus tard, Kate se remémore les moments forts, comme le fait de rencontrer quelques Beatles, de croiser Mick Jagger ou un très jeune Michael Jackson en studio, ou partager l’affiche avec Tina Turner. Et elle peut également se rappeler le moment précis où elle a décidé de tout arrêter, au moins pendant une longue période.
C'était l'été 1971, et Kate Taylor - avec ses frères, en particulier son frère aîné James – connaissaient une popularité unique. Plus tôt cette année-là, Atlantic Records avait sorti son premier album, Sister Kate. Le disque se vantait des contributions de Carole King, Linda Ronstadt, John Hartford et, naturellement, James. L'album n'obtient pas le même succès que Sweet Baby James de James l'année précédente, mais Billboard était convaincu qu’il «plairait à coup sûr aux auditeurs attentionnés». Au même moment, ses autres frères, Livingston et Alex, sortaient des disques eux aussi, ce qui a conduisit Rolling Stone à les surnommer tous «La première famille du rock». dans un article de couverture sur James. Pour Kate, alors dans sa 21e année, tout était grisant et avant tout enivrant. Après une entrevue avec un journaliste, elle signa son carnet d’autographes et lui lança avec effronterie: «Gardez-le - cela pourrait valoir quelque chose un jour.»
Kate Taylor partageait certains traits physiques avec ses frères - une silhouette élancée, un nez aquilin et de longs cheveux bruns, un peu comme ceux de James à l'époque. Mais contrairement à ses frères, qui étaient présentés par la presse comme des gens introspectifs et qui se produisaient sur scène assis sur des chaises ou des tabourets, Kate ressemblait beaucoup plus à un fil de fer électrique - une «dynamo agitée», selon les mots d'un critique. «Comme Elton John, à certains égards, elle exprime la joie du rock, l'une des premières chanteuses de rock à le faire», proclama ce printemps-là le critique musical Robert Hilburn dans le Los Angeles Times. «Janis Joplin a surtout exprimé la douleur du rock, tandis que quelqu'un comme Grace Slick en communique souvent l'urgence. Il n'y a rien de tortueux à propos de Kate sur scène. » Méditant alors sur la présence de sa sœur en concert à l’époque, son frère James acquiesce. «À l'époque, c'était juste une énergie brute, une sorte de réaction nerveuse, c'était incroyable à voir», dit Taylor.
Le premier segment de sa tournée de promotion de Sister Kate avait abouti à une performance dans Central Park à New York, où elle partageait l’affiche avec les Beach Boys, Ike et Tina Turner, Boz Scaggs, et sa future belle-sœur, Carly Simon. George Harrison et Art Garfunkel trainaient dans les coulisses. Lorsque des images de ce concert furent diffusées un mois plus tard en tant qu’émission spéciale de la télévision sur le réseau (Good Vibrations From Central Park) , Kate la visionna depuis sa chambre au Château Marmont à Los Angeles. À sa grande horreur, la version d'elle-même qu'elle voyait à la télévision - en chemise blanche et en jean, les cheveux en partie emmêlés sur son visage rempli de sueur - semblait délabrée.
Et avec ça, Taylor décida de jeter l’éponge.
«Je pouvais voir que j'avais besoin de…» Kate fait une longue pause. Elle nous parle via Zoom, assise dans sa maison sur Martha's Vineyard, l'île au large des côtes du Massachusetts où elle vit depuis plus de 50 ans. Recroquevillée sur un canapé dans un pull noir, Kate Taylor est âgée aujourd’hui de 71 ans; ses cheveux gris sont longs et dignes, son visage est creusé et elle possède un air très rustique de grand-mère. «Je ne sais pas comment décrire cela. J'avais l'impression de ne pas avoir le contrôle total. »
Au fil des ans, Kate Taylor refera surface périodiquement, enregistrant un album très occasionnel ou donnant une performance live. Mais contrairement à ses frères, en particulier James et Livingston, qui ont maintenu leur carrière pendant des décennies, elle deviendra la Taylor mystérieuse et négligée. «C'était épuisant pour Kate», confie James, «et cela était vraiment quelque chose d'extrême à vivre pour elle. Je tenais vraiment à voir ce qu'elle finirait par découvrir après s'être installée dans le métier et avoir saisi son rythme. Et elle n'a jamais vraiment eu la chance de le faire. » Dans les années qui ont précédé la diffusion d'informations sur n'importe qui en ligne, la rumeur disait qu'elle vivait dans un tipi et fabriquait des bijoux en perles pour gagner sa vie - ce qui s'avéra être l’exacte vérité. «C’était un album très prometteur que Kate a fait», affirme Ronstadt à propos de Sister Kate. «Et j'ai adoré la voir se produite sur scène. Elle était vraiment drôle. Mais je pense qu'elle a décidé qu'elle voulait une vie différente. »
La sortie récente du documentaire Framing Britney Spears a conduit à de nombreuses réévaluations des problèmes personnels et financiers de Spears, et de la façon dont les jeunes femmes lancées dans l'industrie musicale font face à la pression exercée sur elles. En musique et en image, Kate Taylor n'a jamais été une Britney; son personnage était plus celui du garçon manqué de la porte d’à côté, sa musique représentait une âme plus terre-à-terre. Mais son histoire est instructive: celle d'une femme pop qui, confrontée à des forces qui l'auraient facilement dépassée, s'est retirée du métier à plusieurs reprises. «J'étais tellement excitée à propos de tout cela», se rappelle Kate à propos de son émergence initiale. «Je voulais chanter. J'ai adoré ça à fond. Mais je pense qu’il s’agissait d’un instinct de survie. J'y repense aujourd’hui et je me dis que j'aurais pu tomber dans un terrier de lapin. J'aurais pu faire une simple erreur et causer des dégâts. Il me semble que j’aurais pu faire une erreur et me blesser gravement. »
Au lieu de cela, ce qui a suivi a été l'âge adulte, la maternité et les pertes familiales, qui ont tous eu préséance. Aujourd'hui, cinq décennies plus tard, Taylor se prépare à reprendre là où elle s'est arrêtée. Pour la première fois depuis, elle s'est retrouvée avec quelques-uns des mêmes musiciens que sur Sister Kate (dont le producteur Peter Asher) pour un nouveau disque qui marquera le 50e anniversaire de ses débuts. «Je suppose que je n'avais pas cette concentration», dit-elle. «J’ignore ce que c'est, cette ambition ou cette motivation qui vous pousse à cela. Beaucoup de mes collègues et des membres de ma famille étaient beaucoup plus concentrés, bien ancrés et préparés pour ce qui les attendait. Mais à présent, je suppose la boucle est bouclée. »
De tous les endroits, les choses ont commencé dans une piscine. Au printemps 1969, Kate, alors âgée de 19 ans, occupait divers emplois dans et autour de Martha's Vineyard, où certains des Taylor avaient déménagé après avoir grandi en Caroline du Nord. À cette époque-là, James avait déjà traversé l'essoreuse, aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Avec l'aide d'Asher, alors cadre chez Apple Records, il avait décroché un contrat avec le label Apple des Beatles et réalisé un album pour eux. Mais les ventes se révélèrent décevantes et Apple était désormais sur le point d'imploser. Sur ce, Kate s'envola pour Londres pour rendre visite à son frère, âgée d’un peu plus d'un an de plus qu'elle. Comme Kate se souvient, «j'y suis allé pour m'assurer qu'il était bien pris en charge.»
Au cours du voyage, elle se souvient de Peter Asher, qui était également le manager et producteur de son frère, lui faisant visiter le bâtiment Apple, où elle rencontra Ringo Starr dans un escalier.
Asher et sa femme d'alors Betsy louaient une maison dans la campagne britannique, et un jour, James et Kate se retrouvèrent là-bas. Poursuivant une tradition familiale qui remontait à leur enfance et à leur adolescence, qui impliquait un certain nombre de chants familiaux à la table du dîner, Kate et James se mirent à harmoniser ensemble dans la piscine vide, leurs voix mélangées faisant écho sur les carreaux. Cela n'a pas frappé Kate comme une audition, juste quelque chose à faire, mais Asher prit note de sa voix, qui était plus rocailleuse que celle de son frère et révélait plus d'influences R&B. «J'ai été très impressionné», se souvient Asher. «Elle était tellement émouvante et énergique.»
À peine retournée à Martha's Vineyard, où elle travaillait comme secrétaire dans un hôpital, Asher la contacta et lui dit qu'il déménageait à Los Angeles - et serait-elle intéressée à faire un disque avec lui là-bas? «Et j'ai répondu: « Laissez-moi y réfléchir un instant »», se souvient-elle avec une brève pause. "'C’est oui!'"
Le succès de James - et la façon dont Sweet Baby James et "Fire and Rain" le positionnèrent comme le principal troubadour hyper-sensible de cette époque - fit que l'industrie musicale gardait un œil sur le reste de la famille. Grâce au critique musical - et partisan de la première heure - Jon Landau, Livingston avait déjà décroché un contrat d'enregistrement, et leur frère aîné Alex, qui était encore plus enraciné dans la soul et le R&B, était le suivant.
Armé d’un unique bande démo de Kate et James chantant ensemble «For Free» de Joni Mitchell et «Someday Soon» de Ian Tyson, Peter Asher rencontra le directeur d'Atlantic Ahmet Ertegun et réussit à décrocher pour Kate un contrat d'enregistrement avec le label Cotillion d'Atlantic. Kate déménagea alors à Los Angeles, emménageant dans la maison où le couple Asher vivait à l'époque. Certains dans ce cercle immédiat remarquèrent à quel point Kate se distinguait de ses frères. «La différence entre elle et James était absolument incroyable», déclare l'auteur Chris O'Dell, qui travaillait alors pour Asher. «James et moi pouvions faire un tour en voiture pendant des heures et il ne disait jamais un mot. Kate n'était pas du tout comme ça. Elle était bavarde. »
Kate Taylor et Peter Asher à l'époque
Kate acheta un vélo pour se promener en ville, mais sa propre promenade ne faisait que commencer. L'apogée de la scène Troubadour de Laurel Canyon était en plein effervescence: Carole King commençait tout juste à travailler sur Tapestry, James sur Mud Slide Slim and the Blue Horizon, Joni Mitchell sur Blue. Pour son premier effort de production après Sweet Baby James, Asher décida de faire un disque pop plus élaboré pour la sœur de James, rassemblant son équipe d'amis de Los Angeles et des collègues musicaux de ce cercle - pas seulement James, Ronstadt et King (qui joue du piano et chante sur l’album), mais aussi J.D. Souther, la choriste Merry Clayton, le guitariste Danny Kortchmar, le bassiste Leland Sklar et le batteur Russ Kunkel. Les auteurs-compositeurs de l'album comprenaient Carole King, James et Livingston Taylor, Elton John et Bernie Taupin, et Jerry Ragovoy et Mort Shuman.
Pour quelqu'un qui n'avait jamais été dans un grand studio d'enregistrement auparavant, de quelque échelle que ce soit, le processus fut, selon Kate Taylor, "des plus intimidants - il a fallu un certain temps pour m'y habituer." Asher la guida patiemment tout au long du processus d'enregistrement. «Parfois, il fallait à Kate une minute pour apprendre la mélodie d'une chanson», se souvient-il. «Il lui fallait une minute pour se repérer. Et elle avait tendance à devenir - même si une telle chose semble inconcevable - trop enthousiaste, et le chant pouvait en souffrir. »
Un soir d'août 1970, elle et Asher allèrent voir les débuts désormais légendaires d'Elton John au Troubadour. «Il a fait sauter le couvercle», se souvient-elle, «et je l'ai entendu jouer 'Country Comfort'. J’ai aussitôt dit à Peter: 'J'adore cette chanson - j'adorerais l'enregistrer.» Par coïncidence, John et son groupe visitèrent la maison d’Asher le lendemain pour prendre l’air et profiter de la piscine. Kate demanda alors à Elton si elle pouvait reprendre "Country Comfort"; Il se sentit flatté et donna son approbation avec joie.
Avec son caractère folk, la chanson s'avérera être un ajout parfait à Sister Kate. Alex Taylor avait initié sa sœur aux disques R&B et soul.
Avec l'aide d'Asher, cet aspect de sa personnalité musicale fut placé au premier plan. Kate pouvait chanter une ballade mais aussi la crier et pousser un grognement de gorge. Un album plus funk, plus rythmé et plus produit que la plupart de ses frères, Sister Kate intégrait également une soul intrépide (comme la reprise de «White Lightning» du Big Bopper), une version de « Where You Lead » de Carole King dont l’arrangement s’inspirait fortement de la Motown, ainsi qu’une interprétation très orchestrée de « You Can Close Your Eyes » de son frère James. Comme pour renforcer le lien familial, ce dernier morceau devint le premier single de l'album.
Dans son style de chant et de parole, Kate partageait le même léger accent de Caroline que ses frères. Mais l'album révélait également la façon dont elle se distinguait de ses frères. «Kate a une âme joyeuse», confie Livingston, qui a un peu plus d'un an de moins qu'elle. «James et moi-même étions souvent légèrement assombris par le doute et le souci de soi. Nous étions rongés par l'introspection. La joie de Kate est irrépressible.
Comme le rappelle Jon Landau, les frères Taylor étaient proches à presque tous les égards. Landau se souvient s'être tenu entre Livingston et James un jour pendant la période où il produisait les deux premiers albums de Livingston pour Capricorn Records. «L'un était à ma gauche et l'autre à ma droite, et ils se parlaient», dit-il. "Mais c'était comme une personne qui parlait en stéréo parce que leur discours était à cette époque-là tellement similaire."
Comme le public l’a vite appris, certains membres de la famille partageaient quelque chose en commun au-delà de la musique, qui serait également lié à leur attrait à l'époque. James, Alex et Kate avaient également passé du temps à McLean, un hôpital psychiatrique haut de gamme du Massachusetts. Kate fut la dernière des enfants Taylor à y entrer, pendant une période de tumulte familial: leurs parents, Ike et Trudy, se séparaient, Ike (un médecin estimé et doyen de la faculté de médecine) était devenu alcoolique et la famille Taylor autrefois confortable se désintégrait. Kate se retrouva dans un pensionnat, pour finalement finir à McLean. «J'avais vu un thérapeute et il m'a suggéré de le faire parce qu'il pouvait voir que je ne fonctionnais pas bien», dit-elle. «Je ne profitais pas de la situation scolaire. Je n'arrivais pas à étudier. J'étais distraite de ne pas être dans un environnement structuré. »
Le fait que ses frères aient également été patients là-bas joua beaucoup dans sa décision de s'enregistrer à McLean – de même, admet-elle, qu’un «énorme coup de cœur» pour un garçon de son pensionnat qui y était allé avant elle. Elle finit par vivre dans une salle ouverte dans le même bâtiment que Susanna Kaysen, qui allait plus tard écrire Girl, Interrupted à propos de cette période, mentionnant même les Taylor dans le livre. Pendant qu'elle était là-bas, Kate chanta au sein d’un groupe avec d'autres patients, Sister Kate's Soul Stew et Submarine Sandwich Shoppe; l'un de leurs concerts eut lieu lors d’un événement dans un hôpital psychiatrique du Connecticut. (Le nom du groupe n'était pas lié à James, qui n'était pas encore célèbre; il s’agissait plutôt d’un clin d'œil de Kate à l'un de ses héros folk, Tom Rush, qui avait repris la chanson de jazz des années 20 «I Wish I Could Shimmy Like My Sister Kate.”)
Au fur et à mesure que les albums des Taylor commençaient à sortir, chaque frère se mettait à discuter ouvertement de son histoire dans des interviews - problèmes familiaux et psychologiques, penchants pour la drogue et l'alcool. James avoue qu'une telle franchise faisait partie de la machine promotionnelle des albums. "Lorsque vous êtes interviewé, vous avez simplement tendance à donner à l'intervieweur tout ce qui pourrait l'intéresser, tout ce qui pourrait intéresser le public qui lit l'article, quelque chose qui pourrait être mis en exergue et imprimé en caractères gras pour attirer l'attention," admet-il. «Il ne s'agissait donc pas de quelque chose que nous communiquions consciemment ou d'un message préconçu. Vous vous ouvrez et dites en gros au journaliste: «Tout ce que vous pouvez utiliser ici et tout ce qui vous intéresse, prenez-le. Il s'agissait de devenir une sorte d'acte, un produit, un artiste discographique, un artiste de la scène et de tournée. C'était cet aspect promotionnel. "
Mais quelle que soit l'intention, le timing s'avéra fortuit. Pour les baby-boomers confrontés à la vie post-sixties, il y avait un sens à raconter à propos d'une famille qui admettait ses propres trébuchements et qui essayait de se frayer un chemin à travers les difficultés au milieu des nouvelles années 70 plus pessimistes. «Il n'y avait pas de message clair [de la famille], mais il pouvait y avoir un fil conducteur qui nous traversait tous», concède James. «Le détournement de nos attentes familiales, la prise en compte de la musique - ces choses ont résonné chez beaucoup de gens.»
«Les enfants Taylor étaient des gens capables d'être sensibles à certaines pensées, sentiments et émotions ressentis par beaucoup de gens», explique la fille de Kate, Liz Witham, réalisatrice de documentaires. «Beaucoup de gens vivent des choses comme la dépendance familiale, ainsi que l'angoisse normale que beaucoup de gens éprouvent à l'adolescence. Beaucoup de gens ont connu ce genre de pannes. Mais les Taylor étaient des gens qui partageaient leurs propres sentiments et pensées dans leur musique. Comme le dit Kate, «Si nous cherchions tous des ancres, nous pourrions peut-être représenter des ancres pour les autres. "
Après son séjour à McLean, et avant son voyage à Londres en 1969, Kate travailla comme commis de magasin ainsi que comme réceptionniste d'hôpital. Son cheminement de carrière semblait encore incertain, mais elle affirme que son passage chez McLean l'a aidée à se concentrer. «Je pense que cette expérience à McLean m'a donné des outils pour affronter des choses. J’en aurais été incapable si je n'avais pas eu cette opportunité à l'époque», dit-elle. «Cela n’a pas fait de moi une personne tout à fait… vous savez… saine d'esprit et fondée, évidemment. Mais cela m'a donné un peu d'introspection. Cela m’a rendu capable de gérer les choses, sans les voir, vous savez, tomber totalement en morceaux sur moi. »
«Je me demande ce que le public va penser», a confié Kate dans les coulisses à l'écrivain Hilburn avant d'entrer sur scène dans un café de l'Université d'État de San Diego pour l'un de ses premiers concert de promotion de Sister Kate, au printemps 1971. «À moins qu'ils n'aient entendu mon album, ils vont probablement s’attendre à quelqu'un comme Joni Mitchell avec une guitare acoustique. » Faisant référence à l'un des morceaux les plus excitants de l'album, elle ajoute: «Quand je vais monter sur scène et chanter une chanson rock comme 'Look at Granny Run Run', ils vont probablement tous fuir de là. »
Sur la base des rapports de la tournée Sister Kate, personne n'a fui aucun de ses concerts, mais on ne peut nier à quel point elle était différente de ses frères. Soutenue par un petit combo surnommé le Magic Duck Band, elle dansait, parlait au public tout en dansant, donnait des coups de pied, mimait des moulins à vent et s'aventurait même parfois dans le public.
Linda Ronstadt, trouvant alors sa propre voie en tant qu'artiste solo, a assisté au concert de Kate au Troubadour. «Elle était fantastique», se souvient Ronstadt. «Elle et moi avions des garde-robes similaires - elle avait un pantalon de marin bleu marine avec des boutons sur le devant.»
Mais pour quelqu'un qui sortait à peine de son adolescence et qui n'était pas habitué au cirque rock & roll, la vie de tournée a commencé à peser rapidement pour Kate. Quand elle visionne aujourd’hui les images d'elle interprétant le standard R&B "Barefootin " à Central Park, cela lui semble meilleur que dans ses souvenirs. Mais elle reconnaît: «Je pense que j'ai été lapidé, vous savez, et je pense que j'avais bu. Mais vous devez vous prendre au sérieux sur scène." (Elle admet avoir consommé de l'herbe et «un peu» de cocaïne à l'époque, les deux drogues très courantes dans le monde de la musique des années 70.) Pendant une pause entre les étapes de sa tournée, elle est rentrée chez elle à Martha's Vineyard. Au cours du vol, George Harrison, assis dans un salon VIP, a demandé à un agent de bord de demander à Kate de venir s'arrêter à sa section pour lui dire bonjour; quand Taylor est arrivée, Harrison lui a dit qu'il avait vu et beaucoup aimé sa performance télévisée.
Les insécurités de Taylor devinrent si notoires au sein de la scène musicale de Los Angeles qu'elles inspirèrent une chanson de son ami Glenn Frey. Sur «Get Up, Kate», que les Eagles ont enregistré mais jamais sorti, on peut entendre Frey chanter : «Les gens voient la douleur et les gens applaudissent / Et je dis:« Lève-toi, Kate, et fais-le une fois ou deux fois. » Taylor dit se rappeler vaguement de« Get Up, Kate » et ne se souvient pas si Frey l'a joué pour elle, mais d'autres membres de la scène musicale savaient que la chanson parlait d’elle. «Kate était un peu timide et peu sûre d'elle-même lorsqu'elle est arrivée à Los Angeles et a intégré la communauté du Troubadour», explique le producteur John Boylan, un ami de Frey. «Je suis à peu près sûr que Glenn a écrit la chanson comme un encouragement, exhortant Kate à y aller. »
Mais de retour chez elle sur Martha’s Vineyard, Taylor était épuisée; sa peau avait, selon elle, un air «translucide». Puisqu'elle n'avait jamais suivi de cours de chant jusqu'à ce moment de sa vie, sa voix était fatiguée. Une relation dans laquelle elle avait été juste avant de déménager à L.A. venait de s’effondrer. Elle rendit visite à un ami de Vineyard qui vivait alors dans un tipi, et sa vie changea d’un coup. «Je me suis assise par terre, là près du feu, avec un trou de fumée, regardant le cosmos», dit-elle. «Et j'ai dit: 'Il m’en faut un.' C'est ce dont j'avais besoin; J'avais besoin de contact avec la terre. » Elle acheta du fil et des aiguilles et cousit à la main un tipi à partir de toile. Avec son ami de Vineyard, Charles (Charlie) Witham, poète et écrivain, elle se rendit dans le Maine pour acheter les poteaux nécessaires pour s'assurer que le tipi reste bien droit.
Peu après, elle contacta Asher et lui demanda de reporter son prochain concert, puis quelques autres. «Elle n'aimait pas ça», dit Asher. «Ce n'était pas génial. Dans ma tête, je suis sûr que je pensais: 'C'est bien - nous prendrons six mois de congé, enregistrerons un deuxième album et rappellerons aux gens à quel point elle est brillante quand elle reviendra.' "
Mais au fil des mois, il devenait clair pour tout le monde, à commencer par Kate Taylor et Peter Asher, qu'elle ne reviendrait pas - que, comme le dit Asher, sa pause devenait «plus une retraite qu'une pause». La tournée de Sister Kate ne reprit jamais et les discussions sur un deuxième album s’évaporèrent. «Kate n'était tout simplement plus là !», dit O'Dell. «Je pouvais voir où Kate en était arrivé, Elle devait pensait: 'Je ne peux pas gérer ça. C'est trop.' James était lui aussi parfois submergé de problèmes et rentrait en lui-même. Cela ne m'a donc pas surpris que Kate ait ressenti la même chose. C'était un trait de famille. »
Rétrospectivement, Asher pense-t-il que Kate Taylor était trop jeune alors pour tout gérer? «J'aurais peut-être dû poser cette question, car il s'est avéré qu'à certains égards, elle n'était pas prête», admet-il. «J'ai juste pensé: 'Elle est vraiment brillante et les gens vont l’adorer. Allons-y.' Le sous-texte, évidemment, est que toute la famille Taylor est une famille intense, hyper-intelligente et un peu folle. C'est dans leur nature, et comme on le sait, l'hyper-intelligence et la douce folie sont souvent liées. Alors vous vous dites rapidement: «Eh bien, c'est la famille Taylor», et vous ne savez jamais à quoi vous attendre, à tout le moins. »
Au cours des six étés suivants, Kate et Witham, qui sont devenus un couple en 1974 et ont fini par se marier, ont commencé à vivre dans l'un de leurs nombreux tipis pendant les étés, louant des maisons en hiver. Leur tipi était installé à côté d'un phare près d'une plage - un endroit idyllique, ce qui signifiait également qu'ils n'avaient pas d'électricité. Pour compenser, ils utilisaient un réfrigérateur à gaz et un téléphone installé dans une boîte aux lettres métallique à 500 mètres de là. «C'était comme faire du camping tout l'été», raconte leur première fille, Liz, née en 1975. «Très à la Robinsons suisse.» Ils cuisinaient souvent à l'intérieur du tipi, entourant le feu de pierres pour s'assurer que celui-ci ne devienne pas trop gros. «Il y avait des moments où le feu éclatait un peu et un peu de charbon sortait et se déposait sur le tapis», avoue Kate. «Vous savez, mes anges ont veillé sur moi, je dirais. »
Comme le dit Livingston avec amusement, à propos des fois où il s'est rendu dans le tipi : « le logement étaient un peu enfumé».
Le manque d’électricité signifiait également pas de chaine stéréo. Et donc Kate rata des genres entiers de musique, comme le disco, ou des groupes comme Led Zeppelin. Mais elle affirme aujourd’hui que ni la musique ni l’industrie musicale ne lui ont manqué. «C'était magique», dit-elle. «Si vous vivez dans un tipi, c'est votre vie. Vous devez être là pour vous en occuper tous les jours. Si un vent se lève, vous devez vous assurer que les trous de fumée sont dans la bonne position et que votre literie est sèche après une pluie. Mais il y a des avantages à vivre aussi près de la terre, et il n'y a rien entre vous, moi et le monde naturel, excepté un petit morceau de toile mince. Vous avez de grands rêves. »
Avant de prendre sa retraite, Kate a lancé ce qui s'avéra être un appel décisif. Lorsqu’elle informa Peter Asher de sa rupture, elle lui suggéra également de gérer la carrière de Linda Ronstadt. Asher se sentait en conflit au sujet de la gestion parallèle de deux chanteuses et le fait de décider de laquelle enregistrerait quelles chansons, et d'autres choses. Mais en allant assister à un concert de Ronstadt dans le New Jersey, Kate revint à la charge. «Elle a décidé à cette époque de ne pas devenir professionnelle, et elle m’a conseillé d’aller demander à nouveau à Peter de devenir mon manager», se souvient Ronstadt. "Et je l'ai fait."
«Il y a beaucoup de pression pour être dans le secteur de la musique. C'est si difficile de garder un groupe ensemble. Toutes ces choses ont pesé sur Kate. Elle voulait vivre une vraie relation avec un homme et avoir des enfants, et il n'y a rien de mal à cela. Vous savez, tout le monde n’a pas besoin d’être un artiste discographique professionnel produisant des disques à tout moment. »
La suggestion de Taylor allait changer la vie de Ronstadt et d'Asher; Asher devenant le manager et le producteur de Ronstadt pendant de nombreuses années après, les deux albums Heart Like a Wheel et Simple Dreams faisant de la chanteuse l'une des principales rock stars féminines de son temps. Asher admet même avoir utilisé le modèle production de Sister Kate – dénicher des chansons et les reprises les plus appropriées et utiliser un noyau similaire de musiciens, en particulier pour une chanteuse qui n'était pas une singer-songwriter. «Quand vous faites un disque avec quelqu’un qui n’écrit pas ses chansons, c'est comme ça que ça se termine», dit-il, «et j'ai fini par faire beaucoup de disques de Linda de la même manière que pour Sister Kate.»
Plusieurs années plus tard, James, le frère de Kate, est entré dans sa cour. Il venait de signer avec Columbia Records et pensait que le moment était venu pour sa soeur de faire un autre disque - pour son nouveau label et avec lui à la production. Arrivé sept longues années après Sister Kate, l’album Kate Taylor sorti en 1978 est un disque plus détendu et mature qui comprend un duo avec James sur une reprise de «It's in His Kiss (The Shoop Shoop Song)» (avant que Cher ne décroche un succès encore plus grand avec une reprise de la même chanson) et «Harriet Tubman» de Walter Robinson, un hommage prémonitoire à l'abolitionniste. Pendant les séances à New York, Kate a été émerveillée de voir Mick Jagger leur rendre visite un soir. Elle se souvient qu'il l'avait remercié - il avait emprunté le vélo qu'elle avait autrefois possédé à Los Angeles alors qu'il était lui-même en ville pour une visite.
Mais le retour serait de courte durée. Les tournées étaient plus délicates à gérer avec un enfant en bas âge. Puis, en 1979, Kate fut invitée à participer à la série de concerts anti-nucléaire No Nukes au Madison Square Garden de New York. La programmation comprenait Bruce Springsteen, Tom Petty, les Doobie Brothers, Crosby, Stills et Nash, et son frère James. Le premier soir, elle se joignit à certains d'entre eux pour une version de groupe de «The Times They Are a-Changin '», mais l'expérience s'avéra traumatisante. «J'étais une petite souris de campagne timide à cette époque, et cela m’a bouleversé», dit-elle. «Les coulisses et ce qui s’y passait… je n'étais pas préparé à ça.»
Décontenancée par le grand monde du rock des années 70 exposé lors de cet événement (de nombreuses drogues étaient prises par d'autres artistes, et dans les coulisses, les organisateurs stressés se bousculaient pour trouver une tête d'affiche de dernière minute pour le dernier soir) elle programma son retour à Martha's Vineyard pour le lendemain. «J'aurais aimé pouvoir participé aux autres concerts, parce que chanter au Madison Square Garden avec ce groupe et ce public, cette chanson et tout le reste…», fait-elle une pause. «J'aurais pu me frayer un chemin.»
En conséquence de quoi, Kate Taylor n’est nulle part dans le film No Nukes et on ne l’entend pas sur l'album tiré des concerts. Le seul souvenir de sa participation est une photo de groupe prise le premier jour de ces concerts; on l’aperçoit dans le coin inférieur arborant le plus timide des sourires. Cette même année, son troisième album, une collection de reprises de soul et de R&B intitulée It's in There… and It's Got to Come Out ! , sort mais se vend mal.
Lorsque Columbia refuse de renouveler son contrat, elle est officiellement coupée de la grande industrie musicale, et cette fois, la pause durera beaucoup plus longtemps.
À part quelques concerts de la famille Taylor au complet en 1981 , la musique passera en seconde position pour Kate au cours de cette décennie. (Un quatrième frère, Hugh, enregistrera lui aussi un album avant d’opter pour une carrière d'aubergiste.)
«Je n’y ai pas vraiment pensé à l'époque», dit-elle. «Je ne pensais pas échapper à quelque chose. Je vivais simplement cette autre vie que je menais. Une deuxième fille avec Witham, Aretha, est née en 1981. Pour subvenir aux besoins de leur famille et gagner leur vie, ils se sont tournés vers une tradition séculaire de source d’argent sur Martha’s Vineyard: la coquille Saint-Jacques. Quiconque rendait visite à Taylor à l'époque remarquait ses ongles ébréchés et ses mains calleuses à cause du travail acharné que cela impliquait.
Lors d'un précédent voyage dans un musée voisin, Witham avait vu des ceintures fabriquées à partir de wampum - l'art amérindien des perles fabriquées à partir de coquillages - et lui et Taylor réalisèrent que ces ceintures étaient fabriquées à partir du même type de coquilles de quahog que l'on trouve sur les plages de Vineyard. À partir de 1975, le couple se met à fabriquer des bracelets et des colliers wampum, d’abord pour eux-mêmes. Le travail était dur et exténuant, consistant à couper des coquilles avec une petite scie, à en extraire les perles, puis à moudre et à percer les coquilles. «Il faut avoir la convoitise des perles », dit Kate en souriant, «parce que c'est très dur. Cela prend du temps, et il y a beaucoup de chagrin à voir la perle se casser et aussi tout ce temps sur vos mains et vos genoux à essayer de retrouver un morceau qui a volé à travers la pièce. »
Finalement, ils se mettent à vendre les produits, une entreprise qui perdure aujourd’hui. Dans les années 80, l'une de leurs clientes était une autre résidente de Martha's Vineyard, Jackie Onassis, qui s'est arrêtée à la petite maison où les Taylor et Witham vivaient à l'époque. Avant qu'elle n’entre, Onassis avait dû enjamber une cuve à poisson à l'envers qui faisait office de seuil. Comme Kate se souvient: «Elle a posé son pied sur la boîte à poisson, puis l'autre pied dans la maison, et elle regardé autour d'elle et dit: 'J'adore votre espace de vie. Il est tellement… aérien. «C'était gentil à elle.»
Finalement, au milieu des années 90, ses enfants ont grandi, Kate Taylor décide de se tourner à nouveau vers la musique. Elle se lie d'amitié avec Tony Garnier, qui était et reste le bassiste régulier de Bob Dylan. Lorsque Dylan est contraint de prend une pause de tournée suite à une maladie cardiaque, Kate et Witham (qui travaillait également comme son manager) recrutent Garnier pour les aider à faire un nouvel album, son premier en plus de 20 ans. Elle a même commencé à s'aventurer dans les clubs de Vineyard pour s’y produire en concert. Un sentiment de délicatesse flottait toujours autour de Kate, comme l'a observé Garnier lors de ces performances de Vineyard. «Elle apprenait à nouveau à faire de la musique sur scène», dit Garnier. «Elle n'a pas une voix puissante, et donc si les choses sont trop bruyantes sur scène, il lui faut apprendre le contrôle de la voix.»
Lors d'une prestation qui les mettait en vedette elle et son frère James, Garnier a observé le frère aîné de Kate la chaperonnant et s'assurant que sa vérification du son se passait bien. Garnier a également senti à quel point le mari de Kate s'occupait d'elle: après un concert, Garnier a observé Witham réchauffer la voiture familiale pendant 10 minutes afin de s'assurer que Kate et sa voix ne souffrent pas en émergeant dans la nuit froide.
Certains dans le cercle intime de Kate Taylor assurent qu'une partie d'elle était toujours encline à revenir à la musique à plein temps, et elle reconnaît que les fans lui rappelaient régulièrement ses débuts: «Les gens venaient me dire: 'J'ai adoré votre premier album. Il a tellement signifié de choses pour moi. Mon dortoir n’était composé que de femmes. Nous avons tous explosé ce disque. ''
Mais son retour a de nouveau dû être retardé, cette fois par des circonstances tragiques.
À la fin des années 90, Charles Witham commence à avoir des problèmes de santé, qui finiront par être diagnostiqués comme une maladie du foie. Sa santé se détériore rapidement et le 10 septembre 2001, sa famille apprend qu’il est en phase terminal. Le 11 septembre, alors qu'ils sont blottis dans sa chambre d'hôpital de Boston, Liz voit à la télévision le deuxième avion percuter le World Trade Center. Elle éteint aussitôt le poste télé dans la chambre. Sa mère ne la dissuade pas. «J’ignorais à quel point Charlie était conscient» dit Kate, «mais je n'étais pas certaine de vouloir que ces images soient la dernière chose qu'il voit. Il n'avait pas besoin de savoir que le monde était en train de s'effondrer. » Witham décédera le lendemain, 12 septembre. Conformément à la tradition de la famille Taylor, Kate et ses filles entonneront l’hymne «Uncloudy Day» des Staple Singers. Quand elle jette un œil à son mari juste avant qu’il ne s’éteigne, Kate voit une larme couler sur sa joue.
Beautiful Road , l'album sur lequel elle, Witham et Garnier ont travaillé sporadiquement pendant plusieurs années, sort finalement en 2003. Un album imprégné d'Americana et de roadhouse blues - comme un disque de Lucinda Williams mais doté d'une voix moins rugueuse. Il comporte un duo avec James, sur «I Will Fly», et l’apparition d'invités prestigieux comme Mavis Staples et Levon Helm. La voix de Kate révèle une nouvelle rugosité. Comme son successeur, l’album Fair Time !, sorti en 2009, l’album sort sur son propre label indépendant, ce qui n’aide pas beaucoup la distribution et la visibilité.
Mais après une douzaine d'années de calme sur le front musical, l'opportunité manquée de Sister Kate toutes ces décennies passées sont restées quelque part dans l’esprit de Kate.
Lors de sa 70e anniversaire sur Martha’s Vineyard en 2019, son agent, qui s’occupe également de Peter Asher, évoque l'idée d'une réunion à l'approche du 50e anniversaire de cet album. Tout le monde réalise également le nombre de protagonistes initiaux, de Peter Asher à certains des musiciens originaux (à savoir Kortchmar, Kunkel et Sklar), sont toujours actifs. Asher se souvient: «J'ai tout de suite dit oui. J'ai dit: 'Écoutez, si Kate est partante, commençons à penser aux chansons, et bien sûr, je vais le produire.' "
Comme Taylor n'avait pas de contrat discographique, elle a opté pour le financement en ligne, recueillant un peu plus de 42 000 $ pour le projet. Elle s'est envolée en octobre dernier pour Los Angeles avec un masque et une visière. C’était une époque où la Covid-19 s'était momentanément calmé en Californie. Les pistes de base purent être enregistrées en quelques jours. Qu'a pensé Kate du fait de se retrouver dans cette situation? «Je me suis dit: 'Est-ce vraiment en train d'arriver?'» Dit-elle doucement et avec un sentiment de crainte.
L'album, Why Wait, porte le nom d’une de ses compositions, un morceau country évoquant la vie dans l'ici et maintenant. Il comprend également des reprises de «Good Day Sunshine» des Beatles (au cours de laquelle Taylor s'exclame: «Good morning, world!»), «She» d'Ed Sheeran (réécrit comme «He»), «Crystal Blue Persuasion» de Tommy James, le vieux tube «Tell Him» de Bert Berns et «She Caught the Katy» de Taj Mahal. Sa voix est à la fois vivante et plus expressive. «Son chant semble plus sincère», dit Asher. «Chanter le blues à 20 ans et à 70 ans, c’est différent. Tout le monde a parfois le blues, comme on dit. Mais ce sont des blues différents quand on a 50 ans de plus. Et je pense que ce sont des blues un peu plus réfléchis qui affectent votre chant. »
Une date de sortie et un label sont en attente pour l'album. Mais le simple fait qu'un tel projet soit même achevé, tant d'années plus tard et au cours d’une pandémie, est un soulagement pour les amis et la famille. «Pour Kate, faire cet album avec Peter, et le fait que tous les deux aient cette expérience de vie qui les rapproche, c'est vraiment une chose émouvante», dit James. "Je pense que c'est tellement génial que Kate ait cette prochaine itération, vous savez, cette chance supplémentaire que les gens l'entendent et se l’approprient." Kate peut même retourner sur la route, dès que les tournées seront possibles, et continuer là où les choses se sont arrêtées il y a tant d'années.
Pendant des décennies, le parcours de son frère James - une panne ou deux, une dépendance, un divorce, des enfants et même une perte de cheveux - a parlé à sa génération et à ses fans. Compte tenu de la façon dont Kate a choisi la famille plutôt que le travail et a subi la perte dans sa vie - pas uniquement celle de son mari, mais aussi de son frère Alex, qui est décédé d'une crise cardiaque en 1993 à 46 ans - il est possible que l'histoire de sa sœur ait un résonnance pour le public.
TraductionSamuel Légitimus
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A commander ou à streamer en ligne Le DVD : KATE TAYLOR - Tunes from the Tipi and other Songs from Home - documentaire réalisé par la fille et le gendre de Kate Taylor Liz Witham et Ken Wentworth
Streamez en ligne: https://vimeo.com/ondemand/katetaylordocumentary/490063280
Commandez le DVD ici: http://www.film-truth.com/product/kate-taylor-tunes-from-the-tipi-dvd/
Bande-annonce:
Kate Taylor: Tunes from the Tipi and Other Songs from Home from Film-Truth Productions on Vimeo.
En tant que membre de l'une des familles musicales les plus célèbres d'Amérique, sœur Kate Taylor a eu une carrière musicale qui lui est propre.
Après avoir enregistré 3 albums et participé à des tournées nationales dans les années 70, Kate Taylor s'est installée dans une vie familiale plus calme à Martha’s Vineyard. Après avoir rendu visite au tipi d'un ami, Kate a décidé de s'en fabriquer un, dans lequel elle et son mari Charlie Witham et leur famille ont vécu plusieurs étés.
Bien qu'elle ait eu une pause entre les tournées et l'enregistrement, elle n'a jamais cessé de chanter et elle et Charlie ont continué à écrire des chansons. Ce documentaire est une exploration de la vie à Martha’s Vineyard à travers les chansons qu’ils ont écrites pendant des décennies passées à y vivre et à y élever une famille.
Dans Kate Taylor: Tunes from the Tipi and other Songs from Home, Kate partage ses histoires d'un monde plus simple vu à travers les rabats d'une toile de tipi.
Bien que le film soit principalement basé sur Martha’s Vineyard, il commence par des images familiales de la maison des Taylor à Chapel Hill dans laquelle Kate a grandi en Caroline du Nord. Alors que son père, le Dr Isaac Taylor était le doyen de la faculté de médecine de l'Université de Caroline du Nord, lui et sa mère, Trudy Taylor, ont élevé Kate et ses frères Alex, James, Livingston et Hugh Taylor. Le film explore les influences musicales de son enfance, comment elle et ses frères ont tous étéattirés vers la musique et comment le clan Taylor est venu s’installer sur l’île de Martha’s Vineyard.
Les films super 8 de la famille Taylor sur Martha’s Vineyard dans années 60 révèlent à la fois à quel point l’île a changé et à quel point elle reste inchangée. Le film tisse des films personnels, des photos d'archives et des séquences documentaires actuelles avec des concerts dynamiques et des enregistrements acoustiques sur le terrain du tipi que Kate Taylor a autrefois appelé sa maison. Ce superbe documentaire capture la riche histoire musicale de Kate Taylor, son esprit attachant et l'inspiration derrière ses chansons merveilleusement conçues chez elle.
Le documentaire a été produit et réalisé par la fille et le gendre de Kate Taylor, les cinéastes primés Liz Witham et Ken Wentworth. Witham et Wentworth ont fondé DocuTunes.TV avec l'idée de combiner le documentaire et la musique pour montrer la vie à travers la chanson.