David Lindley, maître musicien
Par Andrew Gilbert (traduction Samuel Légitimus)
Par Andrew Gilbert (traduction Samuel Légitimus)
Une performance David Lindley n'est pas seulement une démonstration impressionnante de prouesse avec les instruments à cordes. C'est un portail vers les royaumes les plus reculés, un tapis magique flottant partout dans le monde offrant un aperçu vivant de la Jamaïque, du delta du Mississippi, de Madagascar, de la Turquie et de Cuba.
Ce multi-instrumentiste, véritable génie des cordes, a passé les quarante-cinq dernières années à partager ses découvertes musicales à travers une succession de groupes et d’enregistrements révolutionnaires, en commençant au milieu des années 1960, par le combo rock world psychédélique Kaléidoscope, qui fusionnait les rythmes et les instruments du Proche-Orient avec le jazz et le rock. Il a continué depuis à croître ses réserves soniques, tout en gardant les pieds bien plantés dans le sol riche du rock 'n' roll.
Lindley avec Jackson Browne -Something Fine (1976)
Dans certains milieux, il est surtout connu comme un complément créatif de Jackson Browne, une connexion permanente qui remonte à 1969. Pour d'autres il est l'as des studio qui a contribué grâce à ses riffs de de guitare brûlantes à des centaines de sessions, qui comprennent les albums de Warren Zevon, Linda Ronstadt, Curtis Mayfield, Bob Dylan, James Taylor, David Crosby, Graham Nash et Dolly Parton.
Parmi les fans de musique du monde, il est connu pour son travail avec l’explorateur de guitare d’Oakland Henry Kaiser, présentant la musique de Madagascar et de Norvège avec une série d'albums populaire pour le label Shanachie. Et de nombreux jeunes amateurs de musique roots l’ont découvert grâce à au chanteur Ben Harper, qui crédite Lindley comme un mentor musical essentiel.
Lindley est vraiment en roue libre lorsqu’il est seul sur scène avec son arsenal d'instruments à cordes. Il se produit en solo ce soir au Freight & Salvage de Berkeley (avec en ouverture la violoniste et chanteuse de Boston Laura Cortese et le guitariste de Brooklyn Jefferson Hamer). Et il s'associe avec Bob Brozman, samedi soir, au Rio Theatre de Santa Cruz.
"La dernière fois que nous avons joué là-bas ensemble, c'était vraiment très amusant», explique Lindley, 66 ans, depuis son domicile à Claremont au sud de la Californie. "Bob peut jouer n'importe quoi avec n'importe qui et c'est vraiment chouette. J’amènerai un saz, un instrument turc à neuf cordes, avec un corps en forme de larme et un long manche fin.
«J'aurai également un oud électrique Najarian, une guitare électrique, et deux bouzoukis, qui je joue beaucoup. Le saz, il vous faut le pratiquer en permanence, c'est un instrument capricieux."
Lindley remonte sa conscience mondiale à la vaste collection de disque de son pére, qui l'initie à la sitar, à l’oud et à la guitare. Il a été particulièrement attirée par Ravi Shankar et les enregistrements flamenco pionnier de Carlos Montoya et de Ségovie.
"A une époque, c'est ce que je comptais faire dans la vie, jouer du flamenco», confie Lindley. «Mais je possédais également un banjo à cinq cordes. J'ai commencé à acheter les disques Folkways de Roscoe Holcomb et de Dock Boggs, et puis je me suis plongé dans Flatt et Scruggs et c’était parti!"
Il a plongé dans la scène bluegrass trépidante de Pasadena et a s’est mis à appliquer ses divers intérêts stylistiques avec Kaleidoscope, qui a profondément influencé Jimmy Page de Led Zeppelin. Alors que le mouvement des singers-songwriters du sud de la Californie prenait forme, il était au cœur de l'action confessionnelle, agissant comme une muse pour de nombreux artistes instrumentaux, notamment Jackson Browne.
La connexion de plusieurs décennies entre Lindley et Browne a repris l'an dernier avec une tournée européenne, qui a conduit à un double album live "Love Is Strange" dont la sortie est prévue le 11 mai.
en duo avec Jackson Browne en 2006 - "Mercury Blues" et "El Rayo X" Deux morceaux extraits du premier album studio de Lindley - EL
RAYO X
RAYO X
La question que nombreux fans de Lindley se posent est si il va un jour se réunir avec ses anciens collaborateurs Kaléidoscope. Il passe rapidement sur le dernier enregistrement du groupe, réuni en 1990 pour "Greetings from Kartoonistan » mais se dit prêt à rejoindre la mêlée lorsqu'on l'interroge sur ses anciens collègues, comme le guitariste Salomon Feldthouse et le bassiste Stuart Brotman.
"Salomon est une force de la nature, et récemment il s’est mis a jouer du ney"déclare Lindley, faisant référence à la flûte persane. "Il vit à Watsonville et il est toujours aussi étonnant. Lui, moi et Stuart Brotman avons essayé de nous réunir. Nous avons tous encore progresssé, et il est temps de faire quelque chose de réellement sérieux ensemble."
Ce qu’il y a de passionnant dans la musique de Lindley est la manière dont elle combine une musicalité profondément sérieuse avec un sens antique de la joie. Mélangeant ses expériences les plus reculés, il déploie chaque morceau en un flux continu de découverte, et vous ne savez jamais à quel moment une référence stylistique fera surface.
Lindley semble avoir absorbé tout ce dont il a entendu parler, mais il avoue une affection particulière pour ses aventures musicales à Madagascar, qui ont été capturés sur les deux volumes intitulé «A World Out Of Time." (cinq CD sont d'ores et déjà prévus!)
"Vous ne pouvez pas écouter ce genre de choses, D'Gary et Mahaleo, et ne pas être touché", affirme Lindley, faisant référence à deux des guitaristes malgaches introduit en Occident par ces deux albums. "Ils sont si exceptionnellement bons. J'ai beaucoup appris en jouant avec D'Gary. Je l'écoute tous les soirs."
David Lindley at the Bob Rivers Show - Part 1 (6 février 2008)
David Lindley at the Bob Rivers Show - Part 2 (6 février 2008)
Hana (4:50)
Henry Kaiser and David Lindley
Tsaiky mboly hely (4:06)
Henry Kaiser and David Lindley