Willy Deville - Hey Joe
par cladstrife
Le chanteur et guitariste américain Willy DeVille est décédé
De THE ASSOCIATED PRESS (CP) – Il y a 15 heures
NEW YORK — Le chanteur et guitariste américain Willy DeVille, dandy du rock et amoureux de Piaf, s'est éteint jeudi soir à New York à l'âge de 58 ans, a-t-on appris vendredi auprès son attachée de presse, Carol Kaye. Le musicien a succombé à l'hôpital Cabrini au cancer du pancréas qui avait été diagnostiqué en juin dernier. "Le monde du rock a de nouveau perdu l'un de ses pionniers les plus influents", a-t-elle déclaré.
Avec sa crinière noire et son profil en lame de couteau, DeVille -né William Borsay le 25 août 1950 à Stamford (Connecticut)-s'était fait connaître à la fin des années 1970 avec sa formation Mink DeVille, qui hanta notamment le club punk new-yorkais CBGB. Le groupe a signé plusieurs albums, dont "Cabretta" (1977), qui a vu l'extrait "Spanish Stroll" atteindre le Top 20, et le francophile "Le chat bleu" (1980), avant de se séparer en 1985.
Willy De Ville + Mark Knopfler interview 80's
En solo, DeVille donnera de plus en plus libre court à son goût du R&B, de la musique cajun, du blues, du doo-wop, de la soul et du mariachi, un style qu'on retrouve sur sa reprise insolite du blues traditionnel "Hey Joe" (1992), popularisé avant lui par Jimi Hendrix. L'homme se battra par ailleurs toute la vie contre les démons de la drogue.
Son premier album solo, "Miracle", produit par Mark Knopfler de Dire Straits, paraît en 1987, et l'artiste s'installe l'année suivante à La Nouvelle-Orléans où il côtoie les légendes locales, dont Dr John, Allen Toussaint et Eddie Bo. Des artistes qu'on retrouvera sur l'album "Victory Mixture" (1990). L'influence néo-orléanaise se retrouvera encore en 1996 sur "Big Easy Fantasy" et "Loup Garou".
Plus populaire en Europe qu'aux Etats-Unis, DeVille avait fait paraître sept albums dans les années 1990 et 2000, dont des concerts comme "Live" en 2001 qui a capturé des performances données au Bottom Line à New York et l'Olympia à Paris.
Voyant en lui "une sorte de héros de cape et d'épée, aux faux airs d'Errol Flynn latino", le ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand a rendu hommage à un artiste "passé maître dans cet art délicat du métissage" qui "se plaisait à multiplier les incursions, toujours heureuses, dans les territoires musicaux les plus variés." Et de conclure: "Il aimait la France et nous l'aimions".